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Enfant, je me suis perdue
dans la chevelure des fées.
Dans leurs sentes blondes
aux mouvants paysages
en forme de mirages
je me promenais.
Dans leur forêt douce
aux odeurs de sève et de mousse,
je cherchais la fleur d’or,
que l’ombre subtile des arbres
me cachait,dès que je m’en approchais.
J’écoutais le cristal argentin
du chant flûté
de l’oiseau au nom de destin.
J’étais songeuse et triste
sans rien y comprendre,
mais mon âmetressaillait de douleur
et vivait avant moi
tous mes chagrins.
Je m’endormais confiante,
au creux d’épaisses racines,
mais des tempêtes
aux doigts de sorcières
me réveillaient.
Transie,
j’allais errante,
sans abri,
en des chemins étranges.
Enfant, je me suis perdue
dans la chevelure des fées
et jamais ne suis revenue
de ce lieu foisonnant de songes
où la vérité s’éveille en éclair
dans le silence trompeur
d’une paisible après-midi d’été.Roger Christofol
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