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    Le mont Olympe

     

    Aphrodite

    Ô Déesse en nos bras si tendre et si petite,

    Déesse au cœur de chair, plus faible encor que nous,

    Aphrodite par qui toute Ève est Aphrodite

    Et se fait adorer d'un homme à ses genoux,

    Toi seule tu survis après le crépuscule

    Des grands Olympiens submergés par la nuit.

    Tout un monde a croulé sur le tombeau d'Hercule,

    Ô Beauté ! Tu reviens du passé qui s'enfuit.

    Telle que tu naquis dans la lumière hellène

    Tu soulèves la mer, tu rougis l'églantier,

    L'univers tournoyant s'enivre à ton haleine

    Et le sein d'une enfant te recueille en entier.

    Telle que tu naquis des sens de Praxitèle

    Toute amante est divine, et je doute,à ses yeux,

    Si le Ciel te fait femme ou la fait immortelle,

    Si tu descends vers l'homme ou renais pour les Dieux.

     

    Pierre Louys

     

     

     

     

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