Quand le moment du Départ fut arrivé,

je ne savais trop quoi penser.

J’ai demandé conseil au Vent et aucun mot il n’a soufflé.

J’en ai discuté avec le Soleil afin que mes idées puissent s’éclaircir.

Il m’envoya alors voir l’Orage, qui me gronda mais sans jamais m’éclairer.

J’en ai profité pour demander à la Pluie, qui m’inonda de bonnes pensées.

J’allai me consoler chez la Lune, qui m’aida seulement qu’à m’endormir.

J’ai vu le Temps, qui lui, fit promesse d’arranger les choses à l’avenir.

Je n’ai pas dérangé l’Heure car elle n’avait que le temps de passer.

J’ai osé déranger la Mort, elle était fâchée que j’aie frappé sans l’avertir.

Toi la Mort, tu as aussi frappé sans m’avertir…

et je ne suis pas fâché.

Toi l’Heure, tu as bien fini par trouver le temps de t’arrêter.

Toi la Pluie, tu peux bien de toutes tes larmes te vider.

Toi la Lune, il ne te reste maintenant que de t’allonger à mes côtés.

Et toi l’Orage, de toutes tes forces tu pourras essayer de me réveiller.

Sans jamais y arriver, car le Soleil toujours sera à te pourchasser.

Avec toi le Vent, j’irai semer des souvenirs à ceux et celles qui m’ont aimé.

Je n’ai crainte de quitter, car m’accompagne tout l’Amour que cette vie m’a donné.

Oui, j’y ai trouvé l’Amour dont je fus tellement choyé, qu’une vie j’y suis resté.

Je pars avec tout cet Amour dont vous m’avez comblé et dont j’ai précieusement emballé,

dans un beau et unique souvenir, pour le grand voyage de l’Eternité́ où je vous attendrai.

Raynald St-Pierre