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La Corrida
Les cuivres ont sonné dans le ciel de Séville,
Réveillant les ardeurs des fougueux Andalous,
Séduisants Hidalgos au regard qui pétille,
Aux lèvres mi-closes cachant des dents de loup.
De ces loups assoiffés du sang de leur victime,
Pauvre bête élevée pour n’avoir qu’un seul sort,
Et qui en un seul jour, en un combat ultime,
N’a jamais qu’un seul choix : y rencontrer la mort.
Il arrive au galop au centre de l’arène,
Effrayé par les cris qui montent des gradins
sa tête balance au son des tambourins.
Il regarde au lointain les capes couleur d’or,
Qu’agitent devant lui les banderilleros,
Il entend annoncer l’entrée du picador,
Qu’accueillent les vivats des aficionados.
Il ressent, au garrot, une brûlure intense,
Que provoque la pique enfoncée dans sa chair,
Douleur qui disparaît, puis revient la souffrance
La banderille a jailli semblable à l'éclair.
Le sang suinte alors de l’échine luisante
Du robuste animal, face au grand matador
Mesurant du regard cette masse puissante,
Qui gratte du sabot le sable au reflet d’or.
Puis se déclenche enfin une danse infernale,
La rouge muleta voltige devant lui,
Comme pour endormir cette force brutale,
Dissimulant le fer sur qui le soleil luit.
Le brillant torero place les véroniques,
Faisant virevolter le pauvre être affolé,
Tandis que dans les airs s’élève la musique,
Paso Doble endiablé que rythme les "Olé!".
Le silence est tombé, voilà que devant nous,
L'estocade a soudain fait tonner les bravos,
Quand devant son vainqueur il plie les deux genoux,
Qui nous dira jamais, ce que sent le taureau.
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Ma France
Français je suis, je m’en vante,
Et très haut, très clair, très fort,
Je le redis et le chante.
Oui, je suis Français d’abord.
Mais, n’ayez soupçon ni doute,
Pour le loyal que je suis,
La France, où mon âme est toute,
Ma France, c’est mon pays.
C’est mon foyer, mon berceau,
C’est le lieu de ma naissance,
Dans ce qu’il a de plus beau ;
C’est la terre où s’enracine L’érable national,
C’est le ciel où se dessine La croix du clocher natal.
La douce image de l’autre
Tremble encore dans nos yeux.
Laquelle aimé-je ? La nôtre ?
Je les aime toutes deux !
Indivisibles patries,
Ces deux Frances, pour toujours,
De tout notre coeur chéries,
Ne font qu’une en nos amours.
Qu’un lâche à sa race mente ;
Moi, je suis Français d’abord.
Je le dis et je le chante
Très haut, très clair, et très fort.
Mais, n’ayez soupçon ni doute,
Pour le loyal que je suis,
La France où mon âme est toute,
Ma France, c’est mon pays.
Nérée Beauchemin, Patrie intime
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J'ai adopté un HumainAujourd'hui
Ses yeux ont rencontré les miens alors qu’elle marchait le long du couloir en regardant avec appréhension les différentes cages.
J’ai ressenti immédiatement son manque et j’ai su que je devais l’aider.
J’ai remué ma queue, pas d’une manière trop exubérante pour ne pas l’effrayer.
Quand elle s’est arrêté devant mon enclos, j’ai masqué à sa vue le petit accident que j’avais eu au fond de ma cage.
Je ne voulais par qu’elle sache que je n‘étais pas sorti aujourd’hui.
Parfois, les employés du refuge sont tellement débordés et je ne voulais pas qu’elle pense du mal d’eux.
Elle a lu ma fiche d’identité et j’espérais qu’elle ne se serait pas trop triste à cause de mon histoire.
Je n’ai que le futur à envisager et je veux être utile dans la vie de quelqu’un.
Elle s’est mise à genoux et a fait des petits bruits de bisous vers moi.
J’ai frotté mon épaule et le côté de ma tête vers les barreaux afin de la consoler.
Ses doigts m’ont doucement caressé le cou.
Elle semblait désespérément rechercher une compagnie.
Une larme a coulé de sa joue et j’ai levé ma patte pour lui assurer que tout irait bien.
Très vite la porte de ma cage s’est ouverte et son sourire était si radieux que j’ai sauté dans ses bras sans attendre.
Je lui ai promis de prendre soin d’elle, je lui ai promis d’être toujours à ses côtés, je lui ai promis de faire tout ce que je pourrais afin de voir ce sourire rayonnant et ces yeux pétillants sur son visage.
J’ai eu tellement de chance qu’elle traverse mon couloir, il y en a tellement dehors qui ne sont jamais venu dans ces couloirs.
Tellement à sauver encore.
Au moins j’en aurai sauvé une.
J’ai secouru un être humain aujourd’hui.
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L’automne
Anna de Noailles
Voici venu le froid radieux de septembre :
Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres ;
Mais la maison a l’air sévère, ce matin,
Et le laisse dehors qui sanglote au jardin.
Comme toutes les voix de l’été se sont tues !
Pourquoi ne met-on pas de mantes aux statues ?
Tout est transi, tout tremble et tout a peur ;
je crois Que la bise grelotte et que l’eau même a froid.
Les feuilles dans le vent courent comme des folles ;
Elles voudraient aller où les oiseaux s’envolent,
Mais le vent les reprend et barre leur chemin
Elles iront mourir sur les étangs demain.
Le silence est léger et calme ; par minute
Le vent passe au travers comme un joueur de flûte,
Et puis tout redevient encor silencieux,
Et l’Amour qui jouait sous la bonté des cieux
S’en revient pour chauffer devant le feu qui flambe
Ses mains pleines de froid et ses frileuses jambes,
Et la vieille maison qu’il va transfigurer
Tressaille et s’attendrit de le sentir entrer.
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Matin d’octobre
C’est l’heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.
Leur chute est lente.
On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.
Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées ;
Mais ce n’est pas l’hiver encore.
Une blonde lumière arrose
La nature,et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.
François COPPÉE
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La nuit magique
Poussière de lumière
Souffle d’espoir
Douce prière
Dans la fraîcheur du soir
Je vois les étoiles
Ces fragments de cristal
Ces morceaux de souvenirs
Une étoile, un sourire
Dans le fond de tes yeux
Un regard fiévreux, amoureux, chaleureux.
Est-ce les planètes flottant dans la galaxie
Qui font scintiller le ciel comme mille feux dans la nuit ?
C’est seulement toi qui survoles la terre
Pour offrir au monde entier tes trésors éphémères
Ces flocons de douceur, d’amour et de joie
La magie de la nuit enveloppe mon corps frissonnant de froid…
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Écoute un peu ton cœur
Il t'apprend la tendresse
Que désire ton âme ?
De la délicatesse
Dieu a créé l'amour
Au jour du 7ème jour
Un amour si fragile
Fabriqué en argile
C'est dit dans l'évangile
Retrouve dans ta tête
Ton âme de poète souviens-toi comme c'est chouette
Le parfum des violettes
Un champ de pâquerettes
Suis moi Là Tout n'est qu'ordre et beauté
Luxe, calme, et volupté
Redonne un sens à ta vie
En y mettant de la PO-É-SIE POESIE !
Laisse battre ton cœur
Il t'apprend la sagesse
Laisse parler ton âme
Elle désire des caresses
Dieu a voulu t'aimer
C'est pour ça qu'il t'a fait
Avec de la terre glaise
Ca c'est pas des foutaises
C'est dit dans la genèse
Tu as besoin d'azur
De grand large et d'air pur
Alors fuit la menace
Les phénomènes de masse
Les cris de populaces
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Aujourd’hui il fait beau
Je pars sur mon vélo
Sur le chemin creux je m’envole
Et dans l’air doux je batifole
Hier j’avais le blues
J’ai pris mon vélo rouge
Pour changer de paysage
Éparpiller un peu ma rage
Demain je verrai Paul
Il a dans son sous-sol
Un magnifique vélo bleu
La couleur de ses yeux
Aujourd’hui je suis triste
Paul est parti avec Baptiste
Faire du vélo sans moi
Tout ça me met en émoi
Alors je prends mon vélo
Et pars vers Montbolo
L’air frais sur mon visage
D’un coup me rend plus sage
Je laisse aller mes roues
Je sens l’air sur mes joues
Mes cheveux volent au vent
Vent qui prend mes tourments
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