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Sur le livre de ma vie
J’écrirais en lettre d’or
Ce qui enchante ma vie
Puisque tu m’aimes encore
J’écrirais dans mon grimoire
Tous les instants ainsi passées
Les jours, les nuits, ou dans tes bras
Je me suis reposée
Que ce soit en songes, en pensées
Mon cœur s’inonde d’harmonie
Dans chacun de tes baisers
Offerts avec grâce et courtoisie
Toi qui sais m’accorder
Cet amour depuis tant d’années
Sache que mon cœur t’appartient
Pour l’éternité soit en certains
Je l’écrit en lettres dorées
Ce poème de vérité
En t’offrant mes plus doux baisers
Toi que j’aimerais pour l’éternité
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Le fleuve
Laissons-nous emporter par le fleuve des choses ;
Laissons tourner les ans et s’effeuiller les roses !
L’Immensité profonde est belle à regarder,
Qu’elle soit l’océan ou l’éther bleu plein d’astres ;
Mais le chemin des cieux est couvert de désastres,
Et la mer a des puits que l’on ne peut sonder.
Laissons-nous emporter par le fleuve des choses ;
Laissons tourner les ans et s’effeuiller les roses !
Les sublimes douleurs sont belles à chanter,
Lorsque d’un noble but l’âme noble est éprise ;
Mais, sous l’effort des doigts, souvent le luth se brise,
Et malheur au chanteur forcé de s’arrêter !
Laissons-nous emporter par le fleuve des choses ;
Laissons tourner les ans et s’effeuiller les roses !
La palme de la gloire est belle à désirer ;
Mais la cime est abrupte où son laurier se dresse,
Et malheur au rêveur, sans force ou sans adresse ;
Il glisse, et sur les rocs il se va déchirer !
Laissons-nous emporter par le fleuve des choses ;
Laissons tourner les ans et s’effeuiller les roses !
La Lyre a son orgueil ; la Science a son prix ;
Mais votre amour vaut mieux, ô ma Mère, ô mon Père :
C’est par vous que je crois, c’est par vous que j’espère ;
Dieu me restait obscur : par vous je l’ai compris !
Laissons-nous emporter par le fleuve des choses ;
Laissons tourner les ans et s’effeuiller les roses !
Philéas Lebesgue.
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Souvenirs
Viens avec moi
Dans la fraîcheur de ces prés Inondés de lumière
Viens apprécier la rareté
De ce moment débonnaire.
La couleur de ces fleurs
Remplira nos yeux d'un éclat
Qui nous rappellera autrefois
Quand de tout on pouvait s'amuser
Par ce qu’on n’avait pas encore de passé
Et qu’il fallait construire ces souvenirs
Qui égaieraient notre avenir.
Viens prend ma main
Dessinons maintenant demain
S.COUDERT
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Ton Parfum
Ce n’était qu’un souvenir lointain,
Une relique aromatisée,
Depuis longtemps enfouie dans ma mémoire,
Ton parfum.
Tu rependais cette fragrance musquée,
Dans ton sillage, tel un grimoire
Aux pages corrompues et au titre en latin,
Ton parfum.
Comment aurais je pu imaginer
Que ce souvenir délicatement cuivré
Renaitrait de ses cendres au beau matin ?
Ton parfum.
Il est revenu me hanter, badin.
Tendre, caressant, voluptueux, charnel,
Cet encensoir aux accents de bagatelle
Ton parfum.
Comment y résister ? Cet arôme est divin …
J’aimerais y succomber, m’y enfouir,
Mais la morale doit me l’interdire.
Aujourd’hui j’aime son parfum …@maryse31
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Contradictions
Esther GranekIls cohabitent en moi.
Se battent sans qu’on le voie :Le passé le présent
Le futur et maintenant
L’illusion et le vrai
Le maussade et le gai
La bêtise la raison
Et les oui et les non
L’amour de ma personne
Les dégoûts qu’elle me donne
Les façades qu’on se fait
Et ce qui derrière est
Et les peurs qu’on avale
Les courages qu’on étale
Les envies de dire zut
Et les besoins de lutte
Et l’humain et la bête
Et le ventre et la tête
Les sens et la vertu
Le caché et le nu
L’aimable et le sévère
Le prude et le vulgaire
Le parleur le taiseux
Le brave et le peureux
Et le fier et le veule…Pour tout ça je suis seul.
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Comprendre
Écrire un poème c’est
comprendre le jour
comprendre la nuit
comprendre l’amourComme une fleur qui s’est fanée
J’ai oublié la belle histoire
qu’on me racontait quand j’étais petite
Une histoire simple
Une histoire bleueComme le vent qui s’est mis à souffler
j’ai volé à toute vitesse
Par dessus la prairie
Par dessus la maisonComme la vie qui ainsi continue
Je continue de croire
Qu’il faut
ComprendreElodie Santos, 2011
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Comédie en trois baisers
Elle était fort déshabillée,
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres penchaient leur feuillée
Malignement, tout près, tout près.Assise sur ma grande chaise,
Mi-nue, elle joignait les mains.
Sur le plancher frissonnaient d’aise
Ses petits pieds si fins, si fins.— Je regardai, couleur de cire
Un petit rayon buissonnier
Papillonner, comme un sourire
Sur son beau sein, mouche au rosier.— Je baisai ses fines chevilles.
Elle eut un long rire tris-mal
Qui s’égrenait en claires trilles,
Une ri sure de cristal…Les petits pieds sous la chemise
Se sauvèrent : « Veux-tu finir ! »
— La première audace permise,
Le rire feignait de punir !— Pauvrets palpitants sous ma lèvre,
Je baisai doucement ses yeux :
— Elle jeta sa tête mièvre
En arrière : « Oh c’est encor mieux !… »« Monsieur, j’ai deux mots à te dire… »
— Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser, qui la fit rire
D’un bon rire qui voulait bien…— Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres penchaient leur feuillée
Malignement, tout près, tout près.Arthur Rimbaud, Poésies
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Cavalcade au dessus des nuages
Hier j’étais le cheval
Aujourd’hui l’édredon
Demain un ciel d’orage au dessus des maisonsHier c’était la joie
Aujourd’hui le soleil
Demain une aventure, un don, un beau réveilHier j’aimais la soie
Aujourd’hui le nylon
Demain une hirondelle au dessus des saisonsHier une gentiane
Aujourd’hui un cyprès
Demain une pierre de lave que l’on aurait crachéHier un ouragan
Aujourd’hui c’est l’été
Demain un autre jour et tout repartiraComme une cavalcade au dessus des nuages
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Au seul souci de voyager …
Au seul souci de voyager
Outre une Inde splendide et trouble
– Ce salut soit le messager
Du temps, cap que ta poupe doubleComme sur quelque vergue bas
Plongeante avec la caravelle
Écumaittoujours en ébats
Un oiseau d’annonce nouvelle
Qui criait monotonement
Sans que la barre ne varie
Un inutile gisement
Nuit, désespoir et pierreriesPar son chant reflété jusqu’au
Sourire du pâle Vasco.
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Vérité éphémère
Ta créativité est ton essence
Même si tu ne le sais pas
Pour ce que tu fais, tes proches te flattent
Des fois ils te rabaissent, des fois c’est l’indifférence
Tu comprends, mais tu ne les comprends pas
Leur objectivité est-elle ternie par amour, amitié, jalousie ?
Tu te dis que ce n’est pas de leur faute
Tu as surement raison
Mais toi, tu cherches la vérité
Ces sages autour ne t’aident guère
Et la vérité ne vient pas de toi tout seul
Pourtant tu as de la chance
Des autres te regardent aussi
Et ceux-là tu ne les connais pasJules Delavigne, Conclusions, 2008
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