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Les arbres se dénudent, doucement avec grâce
Une à une les feuilles glissent vers le sol
Elles forment un tapis doux et colorées
Que le soleil embéli de ces rayons tiède
Toutes ces couleurs et ces formes rassemblés en un bouquet
Seront du plus bel effet dans un modeste vase
A l'intérieur de ma chaude demeure
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L’automne
On voit tout le temps, en automne,
Quelque chose qui vous étonne,
C’est une branche, tout à coup,
Qui s’effeuille dans votre cou.
C’est un petit arbre tout rouge,
Un, d’une autre couleur encor.
Et puis, partout, ces feuilles d’or
Qui tombent sans que rien ne bouge.
Nous aimons bien cette saison,
Mais la nuit si tôt va descendre !
Retournons vite à la maison
Rôtir nos marrons dans la cendre.
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Silence d'automne
C'est le silence de l'automne
Où vibre un soleil, monotone
Dans la profondeur des cieux blancs...
Voici qu'à l'approche du givre
Les grands bois s'arrêtent de vivre
Et retiennent leurs cœurs tremblants.
Vois, le ciel vibre, monotone ;
C'est le silence de l'automne.
O forêt ! qu'ils sont loin les oiseaux d'autrefois
Et les murmures d'or des guêpes dans les bois !
Adieu, la vie immense et folle qui bourdonne !
Entends, dans cette paix qui comme toi frissonne,
Combien s'est ralenti le cœur fougueux des bois
Et comme il bat, à coups dolents et monotones
Dans le silence de l'automne !
Fernand Gregh
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Soupir
Mon âme vers ton front où rêve, ô calme sœur,
Un automne jonché de taches de rousseur,
Et vers le ciel errant de ton œil angélique
Monte, comme dans un jardin mélancolique,
Fidèle, un blanc jet d'eau soupire vers l'Azur !
- Vers l'Azur attendri d'Octobre pâle et pur
Qui mire aux grands bassins sa langueur infinie
Et laisse, sur l'eau morte où la fauve agonie
Des feuilles erre au vent et creuse un froid sillon,
Se traîner le soleil jaune d'un long rayon.
Stéphane Mallarmé
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Fruits d'automne
Je me suis bien régalé de fruits d'automne,
Je me suis bien régalé avec la pomme du pommier.
Je n'ai surtout pas mangé le gland du chêne,
Je n'ai surtout pas mangé le marron du marronnier.
Je me suis bien régalé de fruits d'automne,
Je me suis bien régalé avec la poire du poirier.
Je n'ai surtout pas mangé le gland du chêne,
Je n'ai surtout pas mangé le marron du marronnier.
Roland Topor
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SONNET
Le temps recommencé restaure le passé
Et toujours et encor… C’est de nouveau l’automne ;
Les feuilles du figuier qui ont viré au jaune
S’en vont bientôt tomber.
L’on n’est jamais lassé
De toutes ces couleurs, que septembre harassé
Par un vent incessant a peint sous un atone
Ciel fané par la pluie, défraîchi, que sillonnent
Deux, trois nuages gris !
L’été bleu effacé
Comme un simple clin d’œil n’est plus que souvenirs.
Puisse faire le Ciel que les jours à venir
N’évoquent pas l’hiver : pas si tôt, pas encore !
Il reste quelques fleurs dans le fond du jardin :
Des roses, du jasmin, de grandes hellébores
Étroitement serrées dans leur vertugadin…
Vette de Fonclare
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Le renard
Qui rôde dans le brouillard
Entre chien et loup quand s’égarent
Le lapin sans cesse en retard,
La poule mouillée, le canard
Et tous les autres traînards
Du clapier et de la mare !
Qui court à travers l’automne
Dont il porte les couleurs
De pourpre,k de pampre et de pomme,
Toujours vigilant, toujours seul,
Lui le chasseur, lui le veilleur
Aux confins du monde des hommes !
On dirait un feu qui s’avance
Dans le froid, à pas de silence !
L’Arsène Lupin des poulaillers
Ganté, masqué, l’oeil aux aguets !
Ce voleur n’est pas un busard,
Ses vols à lui sont des oeuvres d’art,
C’est le roi de la nuit : renard.
Marc Alyn,
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Septembre
Septembre ! Septembre ! Cueilleur de fruits, teilleur de chanvre,
Aux clairs matins, aux soirs de sang,
Tu m'apparais Debout et beau, Sur l'or des feuilles de la forêt,
Au bord de l'eau. En ta robe de brume et de soie,
Avec ta chevelure qui rougeoie D'or, de cuivre, de sang et d'ambre
Septembre ! Avec l'outre de peau obèse,
Qui charge tes épaules et pèse,
Et suinte à ses coutures vermeilles
Où viennent bourdonner les dernières abeilles !
Septembre ! Le vin nouveau fermente et mousse de la tonne
Aux cruches ; La cave embaume, le grenier ploie ;
La gerbe de l'été cède au cep de l'automne,
La meule luit des olives qu'elle broie.
Toi, Seigneur des pressoirs, des meules et des ruches,
O septembre ! chanté de toutes les fontaines,
Écoute la voix du poème.
Le soir est froid, L'ombre s'allonge de la forêt
Et le soleil descend derrière les grands chênes.
Henri de Regnier
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